L'appel de la mer

Parti en mer depuis longtemps,
J'évite les sinistres terres de l'Île du Désespoir,
Préférant les côtes de Racine Noire
Pour les navires qui y dorment paisiblement.

N'est-ce pas le rêve des philosophes d'Arcanum ?
L'idéal d'une liberté absolue
Qui, au creux des vagues nues,
Appelle à lui les femmes et les hommes.

Je ne puis que m'abandonner à ce doux chant,
Qui perdure depuis l'aube du monde
Caché dans les fosses profondes
Mais qui m'accueille inlassablement.

Certains confèrent cette symphonie
A celles que l'on nomme Sirènes
Mais ils ne sentent pas dans leurs veines
La désapprobation de la vie.

Ce n'est rien que l'océan sans fin
Qui crient aux marins d'y plonger,
Acceptant ainsi de partager
Tous les trésors qu'il contient.

Ce soir j'abandonnerai mon être à la mer.
Le langage des profondeurs maritimes
Ne sera bientôt que chant et rime
Loin du vent et de la terre.

Aslio